Dix jours après son investiture, Mohamed Ould Ghazouani a dévoilé la liste de son premier gouvernement. Sans aller jusqu’à la rupture avec Mohamed Ould Abdelaziz, son prédécesseur au poste, il a conservé certaines figures de l’ancienne équipe gouvernementale. Sans ouvrir les portes aux membres de l’opposition, le nouveau président de la Mauritanie a quand même fait rentrer de nouvelles têtes.
La composition du gouvernement a été dévoilée jeudi 8 août au soir après un décret signé par le nouveau président Mohamed Ould Ghazouani. Dix jours après la passation de pouvoirs entre lui et Mohamed Ould Abdelaziz, son prédécesseur, le nouveau président mauritanien a dévoilé une liste de son premier gouvernement. Une équipe de 24 ministres présidée par Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, issu de l’Union pour la République (UPR, au pouvoir) et nommé Premier ministre le 4 août dernier.
Il y a eu le choix de faire entrer des nouvelles têtes. Parmi les entrants, Mohamed Salem Ould Merzoug. Anciennement chargé de mission à la présidence, cet ancien conseiller de Mohamed Ould Abdelaziz, plusieurs fois ministres avant de devenir haut-commissaire de l’OMVS, devient le ministre de l’Intérieur. Ahmedou Ould Abdallah, son prédécesseur a sans doute été écarté pour faire oublier la gestion au forceps des échauffourées avec les partisans de l’opposition lors de la crise post-électorale.
Au département de la Justice, c’est Haïmouda Ould Ramdane, un « droits-de-lhommiste » qui prend les commandes avec pour délicate mission de redorer le blason de la Mauritanie en matière de respect des droits humains. Il partagera la réunion du Conseil des ministres avec un autre novice au gouvernement. Rappelé à Nouakchott en signe de protestation contre le manque de financements de la Force du G5 Sahel dont il était le Commandant en chef, c’est le général à la retraite Hanena Ould Sidi, anciennement Chef de l’état-major général adjoint de l’armée mauritanienne qui devient ministre de la Défense nationale.
Mise à l’épreuve!
Il y a ensuite le choix de la continuité. Malgré sa bévue sur les accusations de «main étrangère» en direction du Sénégal, de la Gambie et du Mali lors de la crise post-électorale, Ismaël Ould Cheikh Ahmed, conserve son poste de ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens à l’étranger. Benjamin dans la précédente équipe, Mohamed Abdel Vetahreste dans son bureau au ministère du Pétrole, des mines et de l’énergie. Il ne doit pas seulement cette confirmation à son travail de fourmi dans la gestion des ressources naturelles du pays mais aussi à son aptitude diplomatique dans les négociations sur la manne pétro-gazière à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie. Son travail dans la refonte du fichier des adhérents de l’UPR et son militantisme auprès de la jeunesse du parti a aussi pesé dans la balance.
Leur collègue Nani Ould Chrougha au ministère des Pêches et de l’Économie maritime compte parmi les confirmés à leur poste. C’est lui qui a piloté la mise en place du nouveau Code de la pêche pour ramener et intégrer le poisson dans l’assiette des Mauritaniens. Sa gestion de la tension née de la réduction des quotas de pêche avec le voisin sénégalais a aussi compté. Dans le reste du gouvernement, les têtes resteront quasi les mêmes. Avec sa nomination qui n’a pas été ouverte à l’opposition , Mohamed Ould Ghazouani a choisi la continuité malgré les aménagements. Maintenant, l’heure est à la mise à l’épreuve !
Source: La Tribune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée