Déterminé à rétablir son équilibre financier, le Mozambique entame la restructuration de sa dette. Le pays d’Afrique australe tente d’assainir ses finances après avoir admis en 2016 des dettes cachées d’une valeur de 1,4 milliard de dollars.
Le gouvernement mozambicain a officiellement lancé mardi une offre d’échange sur l’eurobond 2023 en défaut, activant le processus de rééchelonnement d’une partie de sa dette. Le pays cherche à obtenir l’accord des créanciers obligataires pour une restructuration qui allégerait la pression sur ses finances publiques, selon les informations de Reuters.
Les autorités monétaires mozambicaines avaient conclu en mai dernier un accord de principe avec la majorité des détenteurs de l’obligation libellée en dollars. C’est une partie des prêts au cœur du scandale des dettes cachées qui ont provoqué un effondrement monétaire dans le pays. Dans son offre, le Mozambique a indiqué que la restructuration de la dette devrait se faire le 30 septembre prochain, si l’offre est approuvée par au moins 75% des détenteurs d’obligations.
Payer avec les hydrocarbures
La révélation de dettes dissimulées par le pays avait poussé le Fonds monétaire international (FMI) et les donateurs étrangers à interrompre leur soutien, provoquant un effondrement monétaire et un défaut de paiement. Le Mozambique avait annoncé en novembre 2018 la conclusion d’un accord avec la plupart des créanciers d’euro-obligations. Celui-ci prévoit notamment d’allonger les échéances et de partager les revenus futurs générés par d’immenses projets de gaz offshore sur le bassin de Rovuma. Le pays y dispose de ressources en gaz naturel estimées à 180 milliards de pieds cubes. Des quantités suffisantes pour alimenter d’énormes usines d’exportation de gaz liquéfié en cours d’implantation par des sociétés énergétiques de classe mondiale telles que Exxon Mobil, Anadarko et Eni et plus récemment Occidental Petroleum et Total.
Au Total, le Mozambique doit restructurer une dette de 535 millions de dollars garantie par l’État à son entreprise publique, la Mozambique Asset Management (MAM). Le pays doit aussi s’acquitter d’un crédit similaire de 622 millions de dollars pour des projets de sécurité maritime chez ProIndicus. Des euro-obligations de 726,5 millions de dollars figurent également sur la liste des créances du pays.
Source: La Tribune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée