L’organisation non-gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, vendredi 5 juin, avoir été « contrainte de suspendre » ses activités dans le nord du Mozambique, à la suite de l’attaque d’une ville par des groupes islamistes armés. La population, en fuite, est désespérée.
Le 28 mai au matin, ces groupes armés ont « mis le feu à des maisons, des magasins, des écoles, des édifices religieux et des bâtiments gouvernementaux » à Macomia, dans la province de Cabo Delgado. L’ONG Médecins sans frontières se dit prête à apporter un soutien aux populations mais demande, à cet effet, un accès plus sûr aux régions où sont cantonnées les populations déplacées.
Jointe par RFI, Caroline Gaudron Rose, cheffe de la mission MSF au Mozambique, souligne que la population, cachée dans la brousse, manque de tout.
« MSF est inquiète par rapport aux gens qui ont fui Macomia pour aller dans la brousse. Ces gens-là n’ont rien : pas de toit, pas d’eau, pas de nourriture. Ils n’ont pas non plus accès aux soins de santé. Avec l’augmentation de la violence dans cette partie de la région de Cabo Delgado, les Centres de santé ont fermé, celui de Macomia a été endommagé. Ces gens ont des besoins de base: on parle de femmes enceintes, d’enfants souffrant de crises de paludisme ou d’une diarrhée provoquée par la mauvaise qualité de l’eau. Même chez les hommes, lorsqu’ils se retrouvent en train de dormir dehors, sans abris, il y a davantage de problèmes provoqués par la vie dans la brousse: davantage de paludisme et tous les problèmes liés au manque d’eau et de nourriture », a-t-elle déclaré.
Selon l’ONU, les violences dans cette province de Cabo Delgado ont provoqué le déplacement de 200 000 personnes, depuis fin 2017.
Source: Rfi Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée