Le pape François a exhorté dimanche les pays à ne pas renvoyer de migrants dans des pays peu sûrs comme la Libye, où, selon lui, beaucoup souffrent de conditions violentes et inhumaines similaires à celles des camps de concentration.
L’appel du pape à sa bénédiction de dimanche est intervenu alors que les dirigeants de l’Union européenne luttent pour surmonter leurs divergences sur la façon de gérer les immigrants, une question qui alimente le soutien aux groupes nationalistes et populistes à travers l’UE.
« Nous devons mettre un terme au retour des migrants vers des pays qui ne sont pas sûrs », a-t-il déclaré, citant « des milliers de migrants, réfugiés et autres qui ont besoin de protection en Libye ».
La priorité doit être donnée aux sauvetages en mer, au débarquement ordonné, aux alternatives à la prison et aux voies régulières vers les procédures d’immigration et d’asile, a-t-il déclaré.
François a demandé à la communauté internationale de « tenir ses promesses » de trouver des solutions durables pour gérer les flux migratoires en Libye et dans toute la Méditerranée.
« Beaucoup de ces hommes, femmes et enfants (en Libye) sont soumis à une violence inhumaine », a-t-il déclaré.
« Combien souffrent ceux qui sont renvoyés ! Il y a de vraies bières blondes là-bas », a-t-il déclaré, utilisant le mot allemand courant en Italie pour désigner les camps de concentration.
« Je ne t’oublie jamais. J’entends tes cris, » dit-il.
Ce mois-ci, le bureau des droits de l’homme de l’ONU a demandé une enquête sur ce qu’il a qualifié de force « inutile et disproportionnée » par les forces de sécurité libyennes pour détenir des migrants africains, tuant certains de ceux qui tentaient de s’échapper.
Francis a pris la parole un jour après la dernière audience d’un procès très médiatisé en Sicile où l’ancien ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, chef du parti de droite de la Ligue italienne, fait face à des accusations d’enlèvement pour avoir refusé de laisser un navire de migrants accoster dans le pays en 2019.
L’UE a resserré les règles d’asile et ses frontières extérieures depuis que plus d’un million de réfugiés et de migrants ont atteint l’Europe à travers la Méditerranée il y a six ans et ont conclu des accords avec des pays comme la Turquie et la Libye pour que les gens restent ailleurs le long des routes mondiales.
Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée