Le Nigeria désigne Ngozi Okonjo Iweala comme sa candidate pour la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), vacant à partir d’août prochain. Alors que la Kényane Amina Mohamed semblait favorite parmi les prétendants africains à ce poste, l’entrée en lice de l’influente leader nigériane pourrait inverser la tendance.
Une redistribution des cartes qui en dit long sur la volonté en Afrique de voir une personnalité du continent diriger l’Organisation mondiale du commerce pour la première fois en 25 ans d’existence. Le président Muhammadu Buhari a désigné Ngozi Okonjo Iweala comme la candidate du Nigeria, annonce sur Twitter Tolu Ogunlesi, assistant de Buhari.
Depuis que Roberto Azevêdo a annoncé sa démission effective à partir de fin août, plusieurs personnalités ont manifesté leur intérêt pour lui succéder : Peter Mandelson, ancien commissaire britannique au commerce de l’Union européenne (UE), Sigrid Kaag, ministre néerlandais du Commerce ou encore Arancha Gonzalez, ministre espagnole des Affaires étrangères, mais aussi la ministre kényane Amina Mohamed, l’ambassadeur du Bénin à l’OMC Eloi Laourou, l’Egyptien Hamid Mamdou et le Nigerian Yonov Frederick Agah qui après avoir été l’ambassadeur du Nigeria auprès de l’OMC pendant huit ans en est le directeur général adjoint depuis 2013. Il est d’ailleurs pressenti au moins pour assurer l’intérim du directeur général au départ d’Azevêdo, si nécessaire.
Selon la presse nigériane, Buhari aurait retiré son soutien à Yonov Frederick Agah pour l’accorder à Ngozi Okonjo Iweala, vraisemblablement en raison background de cette dernière. D’autant que selon certains analystes, un certain parcours dans le domaine politique est un atout majeur pour le directeur général de l’OMC. Ce serait d’ailleurs un élément qui joué en faveur de la Kényane Amina Mohamed, cette ex-ministre du Commerce, mais aussi des Affaires étrangères, pressenti jusque-là comme la favorite africaine.
Une candidate qui ferait l’unanimité africaine ?
Connu pour ses réalisations en matière de lutte contre la corruption et dette publique en tant que ministre des Finances du Nigeria au début des années 2000, Ngozi Okonjo a également été directrice générale de Banque mondiale. Depuis plusieurs années, elle siège au sein de plusieurs conseils d’administrations influents et préside notamment celui du GAVI Alliance, une organisation internationale de la Fondation Bill et Melinda Gates pour favoriser l’accès à la vaccination en Afrique. En juillet 2018, elle est devenue la première personnalité africaine membre du conseil d’administration de Twitter.
Ngozi Okonjo Iweala n’a pas encore réagi à cette désignation de son pays pour diriger l’OMC. Mais elle ne devrait pas trouver de difficultés à mobiliser l’Afrique autour de sa candidature, d’autant que jusqu’ici les autorités kényanes ne se sont pas particulièrement prononcées au sujet d’Amina Mohamed. Abuja s’active déjà.
Source: La Tribune Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée