Mike Pompeo a précisé que ces limitations avaient pour objectif de pousser le géant d’Afrique de l’Ouest à mieux vérifier les données des voyageurs.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est dit mardi 4 février « confiant » de voir le Nigeria remplir les conditions pour être retiré de la liste des pays visés par un décret anti-immigration des Etats-Unis, à laquelle l’Etat le plus peuplé d’Afrique vient d’être ajouté par Donald Trump.
En recevant son homologue nigérian Geoffrey Onyeama à Washington, Mike Pompeo a expliqué que les restrictions de visas d’immigration imposées au Nigeria et à cinq autres nouveaux pays avaient pour objectif de les pousser à mieux vérifier les données des voyageurs. « Je suis confiant quant à leur capacité à le faire », a-t-il dit à la presse.
Le Nigeria demeure un « partenaire stratégique » des Etats-Unis, mais le président américain a suspendu les visas d’immigration car Abuja « doit améliorer le partage d’informations importantes pour la sécurité nationale », notamment en lien avec « la menace terroriste », a-t-il expliqué.
« Pris de court »
Le ministre nigérian des affaires étrangères a assuré que son gouvernement avait été « pris de court » par la décision américaine, mais il a ajouté que sa visite à Washington avait permis de « mieux comprendre » les raisons de l’administration Trump. Il a déclaré que le Nigeria avait « été en mesure de remplir l’essentiel des critères » et s’était engagé à améliorer « très rapidement » les échanges d’informations et à résoudre le problème des passeports volés ou perdus. « J’espère que lorsque ce sera fait, nous pourrons être retirés de la liste », a-t-il dit. Abuja avait déjà annoncé samedi avoir mis en place une commission pour « étudier et répondre aux exigences américaines ».
Donald Trump a décrété vendredi de nouvelles restrictions à l’accès aux Etats-Unis de ressortissants du Nigeria, mais aussi de la Birmanie, de l’Erythrée, du Kirghizistan, du Soudan et de la Tanzanie. Ils viennent s’ajouter au très controversé décret anti-immigration dévoilé juste après son arrivée à la Maison Blanche en 2017, mais les restrictions sont moins strictes et ne visent ni les touristes ni les déplacements de travail.
Cette mesure a été critiquée comme anti-musulmans par l’opposition démocrate et les associations de défense des droits civiques, car les premiers pays visés étaient principalement à majorité musulmane. Ses détracteurs ont relevé que les nouveaux pays étaient majoritairement africains, évoquant une nouvelle forme de discrimination.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée