La coopération entre les deux parties avait été brutalement rompue en 1991 au moment de la chute du dictateur Siad Barre, déclenchant une longue guerre civile.
La Banque mondiale a annoncé, jeudi 27 décembre, la normalisation de ses relations avec le gouvernement de la Somalie après trente ans d’interruption de la coopération entre les deux parties. Cette décision du Conseil de se réengager auprès de ce pays de la Corne de l’Afrique « est fondée sur le solide bilan du gouvernement en matière de réformes fiscales, politiques, sociales et économiques ces dernières années », explique l’institution de Washington dans un communiqué.
La relation entre les deux parties avait été brutalement interrompue en 1991 au moment de la chute du président autocrate Siad Barre. Privé de gouvernement central, le pays avait alors sombré dans une guerre civile dévastatrice qui a anéanti son système bancaire et plongé l’économie somalienne dans la crise.
Le pays a lentement repris la voie des progrès socio-économiques et politiques, même si la violence reste très présente, notamment à cause des attaques des islamistes chabab – affiliés à Al-Qaida – qui ont juré la perte du gouvernement somalien.
« Le pays a accordé une grande attention à la mise en place de gouvernances dans les principales institutions du secteur monétaire et financier, relève en particulier la Banque mondiale jeudi, ainsi qu’à l’établissement des bases juridiques d’une économie de marché et à l’introduction de réformes dans des secteurs stratégiques tels que les télécommunications, les banques et l’énergie. »
Allègement de la dette
C’est d’ailleurs sur la base de ces progrès que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avaient annoncé, le 13 février, que la Somalie était désormais « éligible » à leur dispositif commun permettant d’alléger la dette d’un pays pauvre, dit Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
La normalisation des relations avec la Banque mondiale « ouvre la voie à un allégement de la dette de la Somalie dans le cadre » du PPTE et de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM), a annoncé jeudi la Banque.
Cela va également permettre au pays d’accéder à un financement provenant de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.
« C’est une reconnaissance des réformes ambitieuses dans lesquelles le gouvernement reste engagé pour apporter plus de transparence et faire revivre l’économie », a commenté Abdirahman Beileh, ministre des finances somalien, cité dans le texte.
Près de 70 % des Somaliens vivent avec moins de 1,90 dollar par jour. Mercredi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait annoncé de son côté que l’institution avait obtenu « des promesses de financement suffisantes » pour lui permettre d’accorder un allégement de la dette de ce pays.
Source : Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée