Nouveaux pourparlers sur la crise libyenne à Genève

Les représentants des deux parties libyennes sont à Genève, en Suisse, depuis lundi (03.02.2020) pour une négociation engagée sous l’égide des Nations unies et de son chef de mission pour la Libye, Ghassan Salamé.

La présence des dix représentants qui poursuivent leurs discussions résulte des conclusions de la conférence de Berlin du dimanche (19.01.20). Celle-ci avait en effet préconisé la mise en place d’une commission militaire conjointe de cinq membres dans chacun des deux camps. 

C’est la première fois que les cinq officiers supérieurs du camp du maréchal Khalifa Haftar et de celui du Premier ministre Fayez el-Sarraj se rencontrent. Les dix représentants souhaitent parvenir  à un accord en Libye, selon le chef de mission des Nations unies, Ghassan Salamé :

« Il y a une véritable volonté des deux parties de s’asseoir et de commencer à négocier. Elles se sont entendues pour transformer la trêve en un cessez-le-feu durable. Ce principe a été adopté lors de la première session. Il reste les conditions dans lesquelles cette transformation se fera. »

Moins d’un mois après la conférence de Berlin, les parties veulent mettre fin à la fragile trêve en Libye. Mais les chances de succès restent minces.

M. Salamé reconnaît qu’il y a des hésitations, notamment du côté de Khalifa Haftar, pour la mise en place d’une trêve. Comme à Berlin, il n’y a pas eu encore de tête-à-tête entre les deux parties à Genève.

Prudence

Plusieurs points n’ayant pas été abordés avant l’arrivée des délégations, l’organisation de cette rencontre a failli ne pas avoir lieu, selon Hasni Abidi, spécialiste du monde arabe.

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Le directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) pense qu’il faut rester en effet prudent concernant la volonté d’établir un réel cessez-le-feu. « Le maréchal Haftar a une marge d’autonomie, il a désavoué parfois les pourparlers diplomatiques », affirme M. Abidi. Il ajoute que même du côté du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale « il très difficile de parvenir à un accord militaire qui puisse engager toutes les forces militaires qui sont derrière le gouvernement de monsieur el-Sarraj ».

M. Abidi affirme que l’embargo sur les armes est régulièrement violé. Un constat confirmé d’ailleurs par le chef de mission des Nations unies pour la Libye. Il estime que plusieurs pays ignorent l’existence de cet embargo.

Hasni Abidi considère donc comme peu probable la conclusion d’un cessez-le-feu durable en Libye :

« Je pense que Monsieur Ghassan Salamé se trouve dans une situation presque de dépression post-Berlin parce qu’il sait que, de jour en jour, les positions des deux parties s’éloignent. »

Les discussions se poursuivent jusqu’à jeudi (06.02.20).  Un sommet de l’Union africaine consacré à la crise en Libye s’est déroulé à Brazzaville, au Congo, jeudi (30.01.20).

Cette réunion a décidé de l’organisation d’un Forum de réconciliation nationale entre des frères libyens qui ne se parlent qu’à travers les armes pour l’instant.

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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