Alors que la guerre en Libye entame son cinquième mois, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a présenté ce jeudi 29 août un rapport de 22 pages sur la situation dans le pays. Il a exprimé ses craintes de voir la Libye sombrer dans une guerre civile généralisée si rien n’est fait rapidement pour mettre fin au conflit.
Antonio Guterres exhorte toutes les parties libyennes à cesser les hostilités, à stopper les combats et les raids aériens. Il appelle toutes les factions à reprendre le dialogue politique et demande un soutien « complet et unanime » de la communauté internationale pour parvenir à une solution loin du bruit des armes.
Le secrétaire général de l’ONU s’est montré aussi très préoccupé par la présence des mercenaires étrangers recrutés par les différentes parties du conflit et aussi par l’afflux d’armes en Libye. Il a réclamé le strict respect de l’embargo sur l’importation des armes décrété par l’ONU. Son envoyé spécial en Libye, Ghassan Salamé, avait mis en garde, à plusieurs reprises au sujet « d’interférences extérieures ».
Dans son rapport, Antonio Guterres a également dénoncé l’intervention des milices dans le travail des institutions souveraines au sein du gouvernement de Fayez el-Sarraj. « C’est une source d’inquiétude », a-t-il déclaré, soulignant que l’État doit suivre une stratégie sécuritaire globale qui réunifie et professionnalise les institutions sécuritaires.
Antonio Guterres a appelé enfin à libérer les migrants des centres de rétentions. Il demande aux autorités de les abriter dignement, jusqu’à ce que leur demande d’asile soit traitée ou jusqu’à ce qu’ils reçoivent une aide pour un rapatriement sûr.
L’ONU presse les Occidentaux d’unir leurs positions
Le secrétaire général invite surtout les pays occidentaux à unir leurs positions sur le dossier libyen. La déclaration finale du sommet des pays membres du G7, à Biarritz, a appelé, à l’unanimité, à une conférence internationale sur la Libye. Cette conférence devra se tenir en marge du sommet annuel de l’ONU, prévue fin septembre à New York.
Pendant longtemps, les Européens étaient divisés concernant la Libye. Mais actuellement, une course contre la montre s’est engagée pour rapprocher les différents points de vue sur ce dossier. Les réunions et les contacts se multiplient entre différents responsables internationaux pour tenter de formuler une position commune espérée par l’ONU.
La France mène des consultations avec l’Italie et la Grande-Bretagne qui viennent d’avoir deux nouveaux gouvernements. Le secrétaire général presse les Occidentaux à dépasser leurs différences pour se concentrer sur une solution politique en Libye.
Ghassan Salamé, l’envoyé spécial, avait mis en garde, à plusieurs reprises, au sujet « d’interférences extérieures » dans ce pays. Plusieurs forces étrangères interviennent dans l’ancienne Jamahiriya, suivant des objectifs dictés par les intérêts propres à chacun.
Reste à savoir à quel point ces pays sont prêts à mettre en avant l’intérêt d’un pays qui vit une situation chaotique depuis l’intervention de l’OTAN en 2011.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée