L’opposant Bobi Wine, battu à l’élection présidentielle ougandaise par le président sortant Yoweri Museveni, a saisi la justice pour réclamer « l’annulation » des résultats du scrutin, entaché de fraudes selon lui.
Bobi Wine ne compte pas en rester là. L’opposant ougandais, qui a perdu la présidentielle du 14 janvier, a saisi la justice pour réclamer « l’annulation » des résultats du scrutin, entaché selon lui par des fraudes qui ont assuré la réélection du président sortant Yoweri Museveni, a annoncé lundi 1er février un de ses avocats.
« Nous voulons l’annulation de l’élection, nous ne voulons pas qu’il (Museveni) prenne part à des élections futures », a déclaré Medard Sseggona, un des conseils de Bobi Wine, en déposant un recours devant la Cour suprême de ce pays d’Afrique de l’Est.
45 jours pour statuer
Yoweri Museveni, ancien guérillero de 76 ans au pouvoir depuis 1986, a remporté le scrutin présidentiel du 14 janvier avec 58,6 % des voix. Bobi Wine a immédiatement dénoncé l’élection comme une « mascarade », les résultats officiels lui attribuant 34,8 % des suffrages.
Le jeune député de 38 ans et ancien chanteur de ragga, dont le vrai nom est Robert Kyagulanyi, disposait de 15 jours après la déclaration des résultats par la commission électorale pour les contester devant la justice. La Cour suprême a maintenant 45 jours pour statuer sur son recours.
D’autres candidats ont déjà tenté par le passé de contester les victoires électorales de Yoweri Museveni devant la justice. Le dirigeant autoritaire a été systématiquement élu à chaque scrutin auquel il a participé depuis 1996, quasiment à chaque fois avec des soupçons de fraudes.
Une campagne marquée par des violences
Bobi Wine assure disposer de nombreuses preuves d’irrégularités, démontrant notamment des bourrages d’urnes, des tactiques d’intimidation auprès des électeurs et des manipulations des résultats dans certains bureaux de vote.
De son côté, Yoweri Museveni affirme que cette élection a été la plus transparente que le pays ait jamais connu depuis son indépendance en 1962.
La campagne électorale a été marquée par des violences qui ont fait des dizaines de morts et par la répression contre les candidats de l’opposition, empêchés d’organiser des rassemblements au nom de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Lors des jours qui ont précédé et suivi le scrutin, l’accès à Internet a été interrompu et les réseaux sociaux suspendus.
Source: France 24/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée