Une Cour d’appel gabonaise a refusé lundi d’entendre des opposants qui demandaient une audience sur leur demande d’examen médical du président Ali Bongo Ondimba, dix mois après son AVC.
Le nouveau Président de la Cour d’appel souhaite que l’affaire soit traitée par la Cour de cassation.
Cette décision est considérée comme une victoire par les avocats du Chef de l’Etat Gabonais.
En respectant une demande de la Cour de cassation, qui avait demandé à la Cour d’appel de se dessaisir, la justice a « enterré à jamais » l’affaire, a regretté en sortant du palais de Justice de Libreville Jean-Paul Moumbembe, avocat des dix opposants qui avaient demandé l’examen après la séance.
Le collectif à l’origine de la plainte, Appel à Agir, dénonce pour sa part dans un communiqué « l’instrumentalisation de la justice ».
Les avocats du clan Bongo avaient introduit un pourvoi en cassation avant que l’ancienne présidente de la cour d’appel Paulette Akoly Ayo Mba ne soit suspendue de ses fonctions pour avoir décidé de tenir une audience pour statuer sur l’état de santé du Président Gabonais.
Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) fin octobre, le président Ali Bongo a passé cinq mois de convalescence à l’étranger et n’a pas pris la parole en direct et en public depuis les quelques mots prononcés à son retour à Libreville fin mars.
Ce silence avait poussé dix personnalités de l’opposition, du monde syndical et de la société civile à demander cet examen médical.
Un tribunal de première instance avait jugé cette demande irrecevable, au motif que seule la Cour constitutionnelle saisie par le gouvernement ou les deux chambres du Parlement peuvent constater l’empêchement du président à gouverner.
Source: BBC Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée