La Commission électorale a crédité le président sortant, Patrice Talon de 86,37% des suffrages exprimés. Cette large victoire lui permet d’éviter un second tour mais elle divise au Bénin.
Au siège de campagne du duo Talon-Talata mardi soir, l’ambiance était à la fête. De longs moments de bain de foule et Patrice Talon s’est laissé aller à sa joie.
Quelques heures plus tôt, la Commission électorale nationale autonome venait de rendre publics les résultats provisoires de la présidentielle du 11 avril.
« 86,36%, le duo de candidats Patrice Athanase Guillaume Talon et Mariam Chabi Talata obtient dès le premier tour la majorité absolue des suffrages exprimés », a communiqué le président de la Céna.
Pour connaître le suffrage total exprimé, la Céna a d’abord soustrait les 156 547 potentiels électeurs n’ayant pas pu voter dans 13 arrondissements de l’effectif total des électeurs.
Calculs après lesquels elle retiendra que 2 409.409 ont finalement voté. Un nombre duquel le vainqueur ne laissera pas grand-chose pour ses concurrents.
« Corentin A. Cohoué et Iréné Josias Agossa 02, 35% – Alassane Soumanou et Paul Hounkpè 11, 29%. Taux de participation 50,17% ».
Ces deux duos n’ont pas souhaité réagir sur le vif à ce résultat et ont plutôt prévu le faire courant cette journée à la faveur d’une conférence de presse.
Un non-événement pour les Béninois
Au Bénin, certains parlent d’une victoire à la Pyrrhus – en l’absence des principaux candidats de l’opposition, écartés de la course à la présidence du pays.
Pour le sociologue politiste Patrick Hinnou, également expert en gouvernance démocratique et développement, Corentin A. Cohoué et Iréné Josias Agossa ne devraient pas contester les résultats.
« S’ils veulent être honnêtes, ils n’ont pas grand-chose à revendiquer parce qu’ils n’ont pas pris en amont les dispositions nécessaires pouvant leur permettre de renverser la tendance, d’engranger un nombre suffisant de suffrages pouvant leur permettre d’accéder à la magistrature suprême », a déclaré Patrick Hinnou.
L’analyste politique Roméo Fagninou, estime pour sa part que les Béninois ne devraient pas se réjouir de ces résultats qui ne sont pas, selon lui une surprise.
« Ce n’est rien d’étonnant, c’était bien prévisible et je pense finalement que c’est un non-événement pour l’ensemble des Béninois, que ce soit ceux de la majorité comme des opposants ou ceux mêmes qui n’ont pas d’opinion politique », a estimé Roméo Fagninou.
Il revient à présent à la cour constitutionnelle, après avoir vidé les éventuels contentieux, de proclamer les résultats définitifs de cette présidentielle du 11 avril.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée