Les supporters de l’ancien président Yahya Jammeh dénoncent le fonctionnement de la Commission Vérité et Réconciliation. Les membres de son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), critiquent l’obstination des enquêteurs à essayer d’accuser Yahya Jammeh des crimes commis, notamment par les «Junglers». Ses anciens hommes de mains ont dit que c’était Yahya Jammeh qui donnait les ordres de tuer. Les militants de l’ancien parti présidentiel n’en croient pas un mot.
« La Commission Vérité mène une chasse aux sorcières », explique au téléphone un militant de l’APRC. Le militant se considère trop à fleur de peau sur ce sujet et redirige vers le chef du parti : Fabakary Jatta. Pour lui la Commission ne cherche pas la vérité : « Selon nous, l’objectif de la Commission n’est pas de rechercher la vérité mais de faire en sorte que les témoins impliquent Yahya Jammeh et l’APRC. J’ai toutes les raisons de croire que dans ce système, il y a des gens qui se consacrent à ternir l’image de Yahya Jammeh et du parti. »
Les «Junglers», qui ont avoué plusieurs crimes, n’ont jamais reçu d’ordre de la part de Yahya Jammeh, estime Fabakary Jatta. D’ailleurs, l’ancien président n’avait aucune raison d’ordonner des exécutions extrajudiciaires, estime le chef de l’ancien parti présidentiel.
« Si le président avait voulu faire assassiner quelqu’un, il aurait fallu que cette personne soit une menace pour sa vie. Et encore, il avait les moyens des les poursuivre et les faire condamner ! Au lieu de ça, il s’en serait pris à un homme sans importance et aurait ordonné son assassinat ? Je ne peux pas y croire », dit-il.
Fabakary Jatta dit être en contact permanent avec Yahya Jammeh exilé en Guinée équatoriale. L’ancien président accuserait la Commission Vérité de réécrire l’Histoire.
Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée