Présidentielle en Côte d’Ivoire : le représentant de l’ONU appelle à la « retenue »

Le représentant spécial des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas

Mohamed Ibn Chambas a demandé aux acteurs politiques ivoiriens d’« éviter les violences et les discours de haine ».

Le représentant spécial des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, qui a débuté une mission d’une semaine en Côte d’Ivoire, a appelé « à la retenue tous les acteurs » de la présidentielle du 31 octobre. « Les Nations unies invitent tous les acteurs à la retenue, à éviter les violences et [les] discours de haine. Nous exhortons les acteurs politiques ivoiriens à la concertation », a dit M. Ibn Chambas à l’issue d’une audience avec le président ivoirien, Alassane Ouattara, candidat à un troisième mandat controversé.

« Nous avons partagé les préoccupations des Nations unies sur la persistance de l’absence de consensus sur certains aspects du processus », a souligné le représentant spécial, alors que l’opposition accuse la commission électorale et le Conseil constitutionnel d’être « inféodés » au pouvoir. « Ma visite s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement des Nations unies pour l’organisation d’une élection présidentielle pacifique, inclusive, transparente et crédible », a-t-il rappelé.

M. Ibn Chambas s’est entretenu dans l’après-midi avec le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, mais aucun des deux hommes n’a fait de déclaration à l’issue de la rencontre. M. Ibn Chambas « aura également une série de rencontres avec des membres du gouvernement, les acteurs politiques, les représentants de la société civile, des représentants du corps diplomatique », selon le communiqué qui a précédé le début de la visite.

« Désobéissance civile »

L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié a appelé dimanche, au nom de l’opposition, à la « désobéissance civile » face à la « forfaiture » du président Ouattara. Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août après le décès de son dauphin désigné, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly. La nouvelle Constitution adoptée en 2016 limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais le Conseil constitutionnel a estimé que son entrée en vigueur avait remis les compteurs à zéro, ce que conteste farouchement l’opposition.

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Des violences, dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Ouattara, ont fait une quinzaine de morts en août.

Les candidatures de Laurent Gbagbo, 75 ans, qui vit à Bruxelles dans l’attente d’un possible appel de la Cour pénale internationale (CPI) après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité, et de Guillaume Soro, 47 ans, ex-chef de la rébellion et ancien premier ministre, en exil en Europe, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, au grand dam de leurs partisans. Les deux hommes ont été condamnés par la justice ivoirienne à des peines de vingt ans de prison.

Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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