Huit mois après la présidentielle qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir, une éclaircie se dessine enfin dans le ciel politique congolais pour voir la concrétisation du premier gouvernement post-Kabila. Interminables, les négociations entre le président de la RDC et son prédécesseur et nouvel allié ont finalement permis à Sylvestre Ilunga Ilunkamba d’ouvrir officiellement les consultations. Ce devrait être une étape décisive avant l’annonce «en début de semaine prochaine» du premier gouvernement de l’ère Tshisekedi.
Depuis la mi-mai, Sylvestre Ilunga Ilunkamba erre dans son immense bureau de la primature. Premier ministre désigné d’un commun accord entre le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et le Cap pour le changement (CACH, au pouvoir) de Félix Tshisekedi, même ce haut fonctionnaire qui a connu le régime de Mobutu n’a pu manœuvrer dans les atermoiements entre les alliés qui ont retardé la formation de son équipement. Il a désormais du pain sur la planche.
Ce mercredi 7 août, le nouveau Premier ministre a officiellement entamé les consultations en recevant Jean-Marc Kabund, président par intérim de l‘UDPS qui a représenté le Cach et Néhémie Mwilanya, l’émissaire de Joseph Kabila et coordonnateur national du FCC. Les représentants des deux camps sont parvenus à un accord à la fin juillet pour la répartition des postes entre les deux plateformes alliées. Prochaine étape, la liste de ses 65 futurs ministres du gouvernement devrait être dévoilée en début de semaine prochaine, selon plusieurs sources.
Composition scrutée à la loupe
La composition du gouvernement sera scrutée à la loupe. Ce sera en effet le premier de l’ère Tshisekedi. Très attendu sur la qualité, la probité morale et les compétences des ministres, ce dernier a intérêt à ne pas se louper. C’est en partie ce qui a compliqué les négociations. Majoritaire à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les exécutifs provinciaux, la plateforme de Joseph Kabila se taille la part du lion. Il devrait hériter de 42 portefeuilles ministériels tandis que la plateforme alliée du Félix Tshisekedi ne devrait contrôler que 23 maroquins ministériels. La répartition des postes régaliens a sans doute été réglée lors d’un dîner entre Kabila et Tshisekedi peu avant l’annonce de l’accord sur la formation du gouvernement.
Par ailleurs, la levée de boucliers des ONG, de la société civile locale et même des prescripteurs sociaux ou religieux devrait peser sur les noms qui sortiront de la liste Ilunkamba. L’on sait que les personnalités sous sanctions de l’UE ou des autres grandes puissances, celles sur qui pèsent des soupçons ou enquêtes de mauvaise gestion devront être écartées de l’équipe gouvernementale. Dans l’attente de connaître les visages qui feront leur entrée, le premier gouvernement de Félix Tshisekedi devrait marquer les esprits, par la rupture ou une continuité sous les oripeaux du changement. Le peuple attend.
Source: La Tribune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée