L’Inspection générale des finances est sur tous les sujets brûlants de l’heure : paie des fonctionnaires, exonérations, riposte au Covid-19, Go pass, Bukanda Lonzo… Cette institution, qui dépend de la présidence de la République, effectue à l’heure actuelle 34 missions de contrôle, dont 26 à Kinshasa. Or, elle n’a plus qu’une quarantaine d’inspecteurs encore actifs. L’IGF n’a pas recruté depuis trente ans. Mais, et c’est une petite révolution, avec l’appui du cabinet Price Waterhouse Cooper, elle devrait recruter, dans les prochaines semaines une soixantaine d’inspecteurs. Malgré tout, d’ici la fin du mois, l’IGF espère rendre ses conclusions sur ses principaux dossiers.
Pour le rapport sur la gestion de la riposte au Covid, c’est fait. L’IGF s’est concentrée sur six millions de dollars gérés par le ministre de la Santé et le dossier a été transmis à la justice. Il se trouve aujourd’hui sur le bureau du Parlement, en attendant l’obtention d’une autorisation pour une éventuelle mise en accusation.
Mais l’IGF a également travaillé sur les exonérations. Sur plus de 2 000 recensées, 1 541 ont déjà été annulées. Ce recours aux exonérations aurait coûté plus de 5 milliards de dollars en trois ans à l’État congolais.
Des sommes détournées ?
Il y a aussi l’épineux dossier du Go Pass, cette taxe imposée à tous les passagers voyageant en avion. L’IGF suspecte la Régie des voies aériennes d’avoir détourné la moitié de l’argent réellement perçu.
Sur le méga-projet agricole de Bukanga Lonzo, ce serait encore plus grave. Sur les 300 millions investis, à peine plus de 50 pourraient être justifiés au vu des équipements qui se trouvent aujourd’hui sur place.
En cette période de rentrée scolaire, l’IGF se penche également sur le fichier de la paie des enseignants pour identifier les fictifs. Plus de 9 000 écoles ont été créés à la faveur de la mesure de gratuité de l’enseignement primaire, reste à confirmer la réalité de leur existence sur le terrain.
Dans les couloirs, beaucoup de portes fermés. À l’IGF, il y a presque autant d’enquêtes que d’inspecteurs. Sur le papier, l’IGF a 72 inspecteurs, mais plus d’une trentaine ont passé l’âge de la retraite. Les autres ont dû s’adapter.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée