Le Premier ministre Sylvestre Ilunga a fait part de son « indignation » au président Félix Tshisekedi, après la brève interpellation « arbitraire » le samedi (27.06.2020) du vice-Premier ministre, chargé de la Justice.
Trois propositions de lois sèment la discorde entre les partis du chef de l’Etat Félix Tshisekedi et son prédécesseur
La coalition entre le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila et Cap pour le changement (CACH) du président Félix Tshisekedi a du plomb dans l’aile.
Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba issu du FCC a fait part de son « indignation » au président Félix Tshisekedi, après la brève interpellation « arbitraire » samedi soir (27.06.2020) du vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende, également cadre du FCC.
Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et le président Félix Tshisekedi
« Les membres du gouvernement ont exprimé leur indignation pour l’humiliation subie par leur collègue », et « condamnent cette arrestation arbitraire », « en violation des règles élémentaires de l’Etat de droit », a déclaré le chef du gouvernement.
Par ailleurs, Sylvestre Ilunga Ilunkamba demande au chef de l’Etat « de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une action disciplinaire » envers les magistrats qui ont participé à cette arrestation « et de garantir le secret des délibérations du Conseil des ministres ».
Colère
L’arrestation du vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende, est intervenu au lendemain d’un incident en Conseil des ministres. Selon nos informations, le président Tshisekedi a piqué une colère noire en apprenant que son garde des Sceaux avait transmis au Parlement, les observations du gouvernement sur trois propositions de loi très controversées, sans consulter ni le président ni l’exécutif.
Ce nouveau feuilleton vient mettre à nue les tensions latentes au sein de la coalition au pouvoir, le Front commun pour le Congo (FCC), dont l’ancien président, Joseph Kabila, est l’autorité morale et Cap pour le changement (CACH), de l’actuel président, Félix Tshisekedi et de son directeur de cabinet et allié, Vital Kamerhe (celui-ci a été condamné mi-juin à 20 ans de travaux forcés pour corruption et détournement des deniers publics).
Jusqu’où peut aller ces tensions ?
Ecoutez (en cliquant sur l’image ci-dessus), ce qu’en pense Jean-Jacques Lumumba, activiste, lanceur d’alerte congolais et co-fondateur du Réseau panafricain de lutte contre la corruption « UNIS ». Il est aussi le petit-neveu de l’ancien Premier ministre congolais, Patrice Lumumba, le héros de l’indépendance de ce pays, assassiné le 17 janvier 1961.
Source : Deutsche welle Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée