RDC : qui est Denis Kadima, le nouveau président de la Céni ?

Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante et son équipe ont déjà fait leurs valises, afin de céder la place à la nouvelle équipe dirigée par Denis Kadima. Une équipe qui, en principe, doit être formée de 15 membres mais dont seuls 12 ont été investis par le président Félix Tshisekedi. Le Front commun pour le Congo, de l’ancien président Joseph Kabila, n’a en effet pas envoyé ses trois délégués, protestant contre ce qu’il considère comme des irrégularités dans le choix des nouveaux membres.

Profil de technocrate

Le nouveau président de la Céni, Denis Kadima, est né le 21 septembre 1961 au Kasaï oriental, dans le centre de la République démocratique du Congo, tout comme le président Félix Tshisekedi.
Il parle couramment cinq langues à savoir le tshiluba, le lingala, le swahili, le français et l’anglais. L’homme détient un master en sciences politiques et un diplôme en administration des affaires de l’université sud-africaine de Witwatersrand, et est aussi licencié en sciences politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi.

Au cours de sa carrière, Denis Kadima a été directeur du référendum et des élections mises en place par l’Onu au Soudan, puis conseiller technique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en Tunisie. Il  a également dirigé l’équipe électorale de l’Onu et participé à la réforme de l’organe tunisien de gestion des élections.

Le nouveau président de la Céni dirige depuis 2002 l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique, basé à Johannesburg. Avant cela, il a travaillé pour le National Democratic Institute, un think tank américain. Il a apporté un appui technique à différentes missions d’observation avec l’Union africaine, la Cédéao ou encore la SADC et a participé à plus de 80 processus électoraux, notamment au Soudan, en Tunisie et, plus récemment, en Côte d’Ivoire où il a conduit la mission conjointe avec le Carter Center lors de la présidentielle d’octobre 2020.

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Suspicions

Malgré sa riche expérience, le choix de Denis Kadima s’est heurté à l’opposition de certaines confessions religieuses.

Donatien N'shole, un des membres influents de la Cenco s'exprime devant la presse à Kinshasa (Archives - Kinshasa, 21.12.2013)
L’Eglise catholique a été à la pointe de l’observation des précédentes élections en RDC

Les églises catholique et protestante, majoritaires en République démocratique du Congo, lui reprochent en effet sa proximité avec le président Félix Tshisekedi.

Celui-ci ayant déjà exprimé son intention de briguer un second mandat à la tête du pays, ces deux confessions religieuses, mais aussi les opposants et plusieurs autres observateurs redoutent que la Céni soit ainsi contrôlée par le pouvoir. Ce qui ne lui permettrait pas d’organiser des élections crédibles. 

Source: Deutsche Welle Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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