Parmi les huit confessions religieuses du pays, six ont choisi Denis Kadima comme futur président de la Céni et ceux-ci ne veulent pas revenir sur leur choix.
De leur côté, les églises catholique et protestante, majoritaires en RDC, refusent de placer à la tête de la Commission électorale « un proche » du président Félix Tshisekedi, redoutant que le résultat de la future élection présidentielle soit manipulé.
Pas de consensus
Toutes les rencontres pour trouver un compromis ont échoué. Ce qui va retarder les élections, alors qu’il y aurait un moyen de régler la question selon Jérôme Bonso, coordonnateur de la plateforme Agir pour des élections transparentes et apaisées.
« Avec cette lenteur ça va impacter le respect du délai constitutionnel, il y aura un glissement du processus électoral. Et comme voie de sortie, le secrétariat technique des confessions religieuses a une banque des données dans laquelle il y avait six candidats qui étaient déjà sélectionnés, qui répondaient aux critères. Avec ces gens on pourrait parvenir à choisir un candidat qui conviendrait » explique t-il.
D’autres priorités
Le décalage est important entre ces disputes politiques qui s’éternisent à Kinshasa et l’urgence sécuritaire dans l’est de la RDC, notamment dans les deux régions du Nord-Kivu et de l’Ituri qui sont sous un régime militaire d’état d’urgence. A ceci s’ajoute l’urgence humanitaire avec 20 millions de personnes dans le besoin selon les Nations unies.0 seconds of 0 secondsVolume 90%Écouter l’audio02:07
Néanmoins, Jean-Pierre Alumba Lukamba, directeur exécutif de la diaspora congolaise, estime qu’il faut prendre son temps avec la Céni.
Selon lui « par rapport à la tâche qu’ils ont, c’est mieux de prendre son temps pour mieux faire que de bâcler le travail car cela va, à la longue, impacter négativement sur tout le processus électoral. Ils doivent être boostés par une médiation crédible afin qu’ils arrivent à un compromis. Surtout que jusqu’à présent on n’a pas encore eu les élections locales que le peuple a toujours attendues. »
En juillet 2020, des manifestations violentes avaient déjà fait suite à la désignation par l’Assemblée nationale de Ronsard Malonda à la tête de la Céni. Ce dernier était jugé proche de l’ancien président Joseph Kabila et n’avait donc pas été investi.
Source: Deutsche Welle Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée