Zoé Kabila, frère cadet de l’ex-président Joseph Kabila, était le gouverneur de la province du Tanganyika. Il été destitué par une motion de censure.
L’Assemblée provinciale du Tanganyika, dans le Sud-Est du pays, lui reproche sa mauvaise gestion et de possibles détournements de fonds publics. 13 des 25 députés présents à la plénière ont voté pour sa destitution.
Attendu à la séance qui a abouti à sa destitution, Zoé Kabila ne s’est pas présenté. Une absence que les signataires de la motion ont qualifiée d’outrageante, comme l’explique Koya Mawazo, un des députés provinciaux.
« Après 48 heures, soit le gouverneur lui-même, soit un de ses représentants, devrait se présenter pour répondre à la motion de censure. Mais il n’y a pas eu de réaction de la part du gouvernement provincial. C’est comme un outrage. On a quand même suivi le règlement intérieur qui dit qu’après 48 heures, on fait passer la motion de censure au vote. »
Selon un document qui circule sur les réseaux sociaux, la destitution de Zoé Kabila aurait été motivée par des faits de corruption. Une accusation que rejettent toutefois les députés, expliquant qu’une corruption n’est jamais suivie de décharge.
« Vers une tendance impériale et hégémonique »
De son côté, Hubert Kabasubabo, politologue et écrivain, redoute que la politique d’union forcée qu’impose, selon lui, le président Félix Tshisekedi mène à la résistance et à la multiplication des groupes armés.
« Cette tendance impériale et hégémonique est en train de détruire à la fois la démocratie et la décentralisation. On doit s’attendre à l’émergence de poches de résistance qui risquent, à la longue, d’avoir une dimension de groupes armés qui vont contester en fait, la tendance hégémonique, la tendance impériale ou néo-mobutiste de monsieur Tshisekedi », estime l’analyste.
Pendant ce temps, les partisans du gouverneur déchu soutiennent que celui-ci est victime de son refus d’adhérer à l’Union sacrée de la nation du président Félix Tshisekedi qui continuerait, selon eux, à se débarrasser des hommes de son prédécesseur, Joseph Kabila.
Sur les 26 gouverneurs de provinces en RDC, Zoé Kabila était jusque là, le seul à n’avoir pas rejoint le camp de Félix Tshisekedi. Avant Zoé Kabila, plusieurs proches de l’ancien président, Joseph Kabila, avaient été destitués ou contraints à la démission. C’est notamment le cas de l’ancien Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, l’ex-présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda ou encore celui du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée