Règlement de la crise libyenne : La liste des candidats à la présidence de transition dévoilée

Au sujet de l’Exécutif qui va diriger la Libye, les débats penchent plutôt vers des compétences technocrates indépendantes

Cinq jours décisifs à Genève, à partir d’aujourd’hui, pour choisir le trio du nouveau Conseil présidentiel libyen et le chef du gouvernement. Choix toutefois difficile avec la multiplication des candidatures et l’opposition des intérêts. Grande interrogation concernant la facilité de passation des pouvoirs.

C’est donc une étape cruciale du Dialogue politique libyen qui décidera à Genève de la nomination d’un nouvel Exécutif libyen, par des institutions nommées par la Délégation de l’ONU.

Equilibres très précaires donc et Stéphanie Williams, la représentante spéciale adjointe chargée des affaires politiques en Libye auprès de la Mission de l’ONU, continue son parcours de combattant à la recherche de la meileure formule possible, en prenant en considération toutes les variables de la scène libyenne.

Les citoyens libyens espèrent que la séparation des parcours politique et socioéconomique pourrait leur permettre l’amélioration de leur vécu quotidien.

Dans leurs réunions en ligne, les membres de la commission du Dialogue politique libyen sont parvenus à trouver un modèle de choix de l’Exécutif. Une candidature n’est validée que si elle obtient 70% des voix dans sa région, ou si elle appartient à un quatuor ayant l’aval de 21 membres de la commission, 9 de la Tripolitaine, 7 de la Cyrénaïque et 5 de Fezzan. C’est dire que l’idée c’est d’encourager le consensuel, pour limiter les candidatures, déjà très nombreuses.

Le juge Jamel Bennour considère que «le nombre élevé traduit les enjeux existants, très nombreux et très compliqués». Ensuite, toujours selon ce Libyen de l’Est, «les retraits de candidatures vont refléter les compromis retrouvés sur le terrain». Le juge s’interroge toutefois si l’on va parvenir à trouver une majorité de 60% en faveur d’un quatuor, un trio pour le Conseil présidentiel et un chef du gouvernement.

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Les accords antérieurs ont prévu un président du Conseil présidentiel de la Cyrénaïque et un chef du gouvernement de la Tripolitaine. Les rumeurs parlent même de Aguila Salah, l’actuel président du Parlement, à la Présidence, et Fathi Bach Agha, l’actuel ministre de l’Intérieur, à la présidence du gouvernement.Advertisements

Pareil accord était prévu à Tunis et il tranquilliserait Khalifa Haftar quant à l’autorité civile sur l’armée, comme c’est le cas actuellement à l’Est libyen.

Mais, les candidatures-surprises ont compliqué la donne à Tunis. Des tractations ont eu lieu entre temps et on attend leurs résultats à Genève. Dans tous les cas de figures, l’axe Khalifa Haftar/Ahmed Myitigue, qui a scellé l’accord de couvre-feu, part favori pour imposer ses règles. Reste s’ils peuvent trouver des arrangements avec les groupes armés de l’Ouest.

Échos

Pour voir clair concernant les chances de mise en application de l’accord politique, El Watan a contacté le président du cabinet du Conseil supérieur des cheikhs et notables libyens, Mohamed Mosbahi. Il n’a pas été tendre avec l’ONU. Pour lui, «l’ONU ne fait depuis des années que gérer la crise libyenne. Or, le peuple a besoin d’une solution et ne peut se faire que par des élections. Mais, les élections exigent la centralisation des forces sécuritaires et armées et l’élimination des milices. Donc, avec le blocage des résolutions de la commission militaire, nous sommes encore loin». En guise de solution, il propose «un dialogue libyo-libyen, loin des pressions étrangères, tout en appliquant l’embargo sur les armes».

En lui faisant remarquer qu’il s’est avéré difficile de voir les Libyens, seuls, trouver une solution, Mosbahi ne voit pas d’inconvénient à faire intervenir les voisins de la Libye, la Ligue arabe ou l’Union africaine. «Mais, surtout pas les fournisseurs d’armes aux milices, qui ne cherchent que leurs intérêts», a-t-il averti, mentionnant que «le peuple libyen a été meurtri durant cette dernière décennie et les citoyens libyens ont droit à la quiétude».

Les réserves de ce Libyen de la société civile, très active dans la gestion de la vie quotidienne, sont partagées par le juge Jamel Bennour, qui trouve, lui-aussi, que «la solution nécessite un compromis concernant les armes».

Bennour s’interroge pourquoi la route côtière n’a pas été ouverte, alors que la décision a été prise en octobre dernier. «Un minimum de confiance est nécessaire pour avancer sur cette voie entre les militaires des deux bords, qui étaient unis dans l’Armée nationale. Mais, la situation est délicate pour intégrer les groupes armés, plutôt indisciplinés et ‘‘révolutionnaires’’. Et c’est ce côté de soumission de ces groupes qui est le plus difficile à gérer», estime Bennour. Donc, Genève n’est qu’une étape sur la voie de salut en Libye.

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Source: El watan/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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