Sommet de l’UA : faire taire les armes en Afrique, d’ici la fin de… 2020

Armes

Lors des célébrations du cinquantenaire de l’Union africaine il y a sept ans, les dirigeants du continent avaient promis de « mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020 ». En mars 2019, la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la construction de la paix de l’ONU, Rosemary DiCarlo, lançait un autre appel à la communauté internationale pour « faire taire les armes » d’ici à 2020 en Afrique. Où en est-on depuis ?

Un objectif qui perdure néanmoins: le sommet annuel de l’organisation panafricaine, qui doit se dérouler dimanche et lundi à Addis Abeba en présence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, a pour thème « Faire taire les armes ».

Des progrès ont certes été enregistrés dernièrement en Centrafrique ou au Soudan, mais, du Cameroun au Mozambique, de nouvelles crises sont venues s’ajouter à celles qui déchirent déjà des pays comme la Libye ou le Soudan du Sud.

S’adressant jeudi aux ministres africains des Affaires étrangères, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a dressé un portrait peu flatteur de la situation du continent, du Sahel à la Somalie, assurant que l’objectif manqué de 2020 révélait « la complexité de la problématique sécuritaire en Afrique », rapporte l’AFP.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui succède à l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi à la tête de l’UA dans le cadre de la présidence tournante, semble conscient que la tâche s’annonce difficile.

Dans un discours fin janvier, il a rappelé que les conflits « continuent de limiter » le développement de l’Afrique, estimant que les objectifs d’intégration économique et de lutte contre les violences faites aux femmes « passent par la promotion d’une Afrique sûre et en paix ».

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D’autres insistent sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des conflits. « Si on veut régler ce problème, on parle de défis socio-économiques profonds, on parle de défis politiques en plus de défis sécuritaires », a soutenu Oussama Abdelkhalek, ambassadeur d’Egypte auprès de l’UA, rapporté par l’agence AFP.

L’UA aussi écartée du dossier libyen

L’organisation africaine souhaite de fait s’affirmer sur plusieurs dossiers et tente notamment de peser davantage dans la résolution du conflit en Libye, pays plongé dans le chaos depuis 2011.

En amont d’une conférence à Berlin en janvier, une porte-parole de Faki s’était plainte du fait que l’UA avait « systématiquement été ignorée » sur le dossier libyen, géré principalement par l’ONU.

Mais les efforts de l’UA concernant la Libye ont été minés par ses propres dissensions internes remontant à 2011, lorsque les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU avaient approuvé une intervention militaire alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’UA s’y opposait.

La voix du continent au Conseil de sécurité

L’autre conflit auquel Ramaphosa entend s’atteler est celui au Soudan du Sud. Un accord de paix a été conclu en 2018, sous l’égide de l’organisation est-africaine Igad, mais la formation d’un gouvernement d’union nationale ne cesse d’être repoussée.

Le week-end dernier, le président sud-soudanais Salva Kiir a rencontré Ramaphosa en Afrique du Sud alors que le vice-président sud-africain David Mabuza joue un rôle actif dans les négociations sur la formation du gouvernement.

« C’est une opportunité pour Ramaphosa de démontrer son intérêt à s’atteler à ces questions, au-delà de la rhétorique de ses déclarations publiques », estime Piers Pigou, consultant pour l’Afrique australe pour le groupe de réflexion International Crisis Group, dans une déclaration à l’AFP.

La présidence de l’UA coïncide pour l’Afrique du Sud avec un siège temporaire au Conseil de sécurité de l’ONU, lui donnant la possibilité de faire entendre la voix du continent sur la scène mondiale.

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Dans un rapport publié vendredi, l’ICG estime que Ramaphosa pourrait devoir jongler avec les sensibilités de dirigeants africains, qui « semblent de nos jours plus réticents aux promesses de paix collectives ».

Source : Afrique La Tribune /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

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