Le coup d’État militaire au Soudan « remet en cause » l’annulation de sa dette par le Club de Paris. C’est du moins la mise en garde du ministère français des Affaires étrangères, un peu moins de deux semaines après le putsch. Khartoum, dont la charge de la dette extérieure représentait en 2020, 163 % du PIB, pourrait cependant conserver d’autres programmes d’aide.
L’annulation de 14 des 23,5 milliards de dollars de dette, détenue par les membres du Club de Paris, a été approuvée mi-juillet, mais le processus n’est pas terminé, chaque créancier devant désormais signer un accord bilatéral.
Pour obtenir l’effacement de sa dette, le Soudan devait remplir deux conditions : apurer ses arriérés auprès des institutions multilatérales et mettre en œuvre des « réformes économiques montrant le sérieux et la rigueur des autorités ». Aux yeux de Paris, ce processus faisait aussi partie, rappelle le Quai d’Orsay, de son soutien à la transition démocratique au Soudan.
Si pour le ministère français des Affaires étrangères, il est donc « évident » que l’effacement de la dette de Khartoum est remis en cause, le FMI, lui, temporise.
Le Fonds monétaire international estime qu’il est trop tôt pour savoir si le coup de force du général al-Burhan compromettra son programme d’aide approuvé en juin. Il était, de toute façon, conditionné au passage en revue de la situation économique du pays, l’an prochain.
Le FMI ne se prononce pas non plus sur l’allègement de la dette. L’autre institution de Washington a, au contraire, réagi sans délai. La Banque mondiale a en effet suspendu son aide le jour du coup d’État.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée