Depuis lundi 28 mars, au moins 45 personnes sont mortes dans des affrontements entre une tribu arabe et une tribu non arabe, dans cette province de l’ouest du Soudan.
Une nouvelle flambée de violences tribales ensanglante le Darfour. Ce n’est pas la première fois que la tribu arabe Rizeigat et les membres de la communauté africaine Fallata s’affrontent. Déjà en mai 2020, un vol de bétail avait fait 30 morts.
Cette fois, l’origine de la flambée est incertaine. Certains parlent du lancement d’une délimitation des terres entre tribus. D’autres évoquent le meurtre d’un officier Rizeigat. Dans tous les cas, une médiation est en cours. Mais le gouverneur a suspendu le processus de réconciliation entre Fallata et Taisha, une autre tribu arabe, par crainte de voir le dialogue échouer.
Les tensions tribales sont régulières au Darfour depuis quelques années. Elles sont souvent liées à une compétition pour les ressources. À cela s’ajoute un fort ressentiment entre arabes et non arabes depuis le génocide, perpétré par le pouvoir arabe de Khartoum contre les communautés africaines du Darfour.
Les violences sont exacerbées par un vide sécuritaire. La Mission onusienne, la Minuad et ses 15 000 hommes, sont partis fin 2020. Les casques bleus devaient céder la place à une force conjointe de 6 000 combattants, partagée entre soldats soudanais et rebelles.
Mais 18 mois après, cette force n’en est qu’à ses balbutiements. Les procédures pour absorber les rebelles dans cette nouvelle entité n’ont commencé qu’en janvier. En attendant, l’insécurité reste toujours très forte dans la province.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée