Vendredi, un compromis a été annoncé entre putschistes et civils, avec un partage du pouvoir au sein du Conseil de transition, organe-clé qui dirigera le pays jusqu’aux prochaines élections. En attendant la signature du texte, le chef du Conseil militaire a assuré que les putschistes allaient s’effacer.
Abdel Fatah al-Burhan a promis que le Conseil militaire de transition allait disparaître. Le CMT, au pouvoir depuis avril, sera dissout avec l’application de l’accord conclu avec les civils, a déclaré le chef des putschistes. Le démantèlement serait donc imminent puisque la version finale du compromis annoncé vendredi est préparée par des juristes. On attend sa signature finale.
Ce texte prévoit un Conseil de transition qui gèrera le pays jusqu’aux élections. Un organe-clé d’abord dirigé par un militaire pendant 21 mois. Abdel Fatah al-Burhan a par ailleurs annoncé que les soldats ne quitteraient pas les rues avant la fin de cette période.
« Pas de mesures de confiance »
« Le Soudan n’est pas en guerre. Pourquoi les soldats auraient besoin de 21 mois supplémentaires avant de retourner à leurs casernes ? », se demande la chercheuse Lauren Blanchard. « Ce n’est pas une gouvernance civile. Le Conseil souverain ne sera qu’un paravent », ajoute Eric Reeves, spécialiste du Soudan.
Les détails techniques, cruciaux pour l’équilibre du pouvoir, sont très attendus. Abdel Fatah al-Burhan a néanmoins déjà déclaré que le Conseil souverain aurait un droit de veto sur le choix des ministres. Pour Cameron Hudson, de l’Atlantic Council, difficile d’être enthousiaste pour l’instant. « Si les miliciens n’étaient plus dans les rues, si les prisonniers politiques étaient libérés, si l’internet était remis en route, on pourrait se féliciter. À la place, on n’a pas de mesures de confiance », indique le chercheur.
source:RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée