Alors qu’on célèbre ce 20 novembre la Journée internationale des droits de l’enfant, les victimes des inondations qui ont frappé N’Djamena sont bloquées dans des refuges de fortune.
C’est sous le regard impuissant de leurs parents que ces enfants, déjà traumatisés par les inondations, s’ennuient à l’intérieur du bâtiment où ils ont trouvé refuge. Ils ont été chassés de leur maison par les eaux des crues et ne peuvent plus aller dans leur école qui est encore inondée. Jérémie Nadjilem, âgé de 12 ans et élève en classe de CM1, est assis par terre en train de jouer aux billes avec ses amis.
« Je suis à la maison parce que mon école est inondée. Cela fait déjà un mois que je suis là. Je ne sais pas quand si les cours vont recommencer », s’interroge l’adolescent.
Plusieurs quartiers de N’Djaména sont inondés
Plus loin, le petit Dieudonné, élève en classe de CE1 et victime de la même situation, collé à sa mère, regarde les autres jouer. Interrogé, il ne cache pas son impatience.
« Nous voulons aller à l’école. Rester à la maison ce n’est pas bon », témoigne-t-il.
Ernestine Guidnodji, la mère de Dieudonné, est pour sa part en colère contre l’inaction des pouvoirs publics. « En tant que mère, je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours. Voir mes enfants comme ça à la maison alors que les autres vont à l’école c’est écœurant. Il faut que les autorités pensent à la situation de nos enfants car ils ne méritent pas cette situation. En attendant que l’eau se retire des écoles, le gouvernement devrait créer une école sur ce site. Ce n’est pas bien d’abandonner les enfants comme ça. »
Pas de solution
À en croire la deuxième adjointe au maire de la commune du 9e arrondissement, Ousmane Apoïgane Vanambyl, « la commune seule ne pourra pas trouver une solution à cette situation. Nous demandons au gouvernement de venir voir ces enfants qui ont déjà perdu un mois sans aller en cours. » Ousmane Apoïgane Vanambyl, ajoute que « c’est leur avenir qui est en jeu. Et les ONG qui sont au Tchad peuvent aussi aider ces enfants. Nous leurs disons que s’ils ont une action à mener, le plutôt sera le mieux afin de trouver une solution pour nos enfants et pour la population exposée à la chaleur et au froid. »
La DW a tenté d’avoir l’avis du gouvernement tchadien sur le sujet mais sans résultat. Par ailleurs, aucune disposition n’a été prise pour ces enfants qui ne vont plus à l’école.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, environ 11.500 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile à la suite des inondations causées par la montée des eaux du fleuve Chari et la rupture d’une digue dans le neuvième arrondissement de N’Djamena.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée