Au Tchad, l’opposant Yaya Dillo, candidat à l’élection présidentielle, affirme que son domicile a été attaqué ce dimanche et que plusieurs personnes de son entourage ont été tuées. Des propos réfutés par le ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement, également joint par RFI.
L’opposant tchadien et candidat à l’élection présidentielle Yaya Dillo a fait part ce dimanche matin sur RFI d’une attaque de son domicile, dans laquelle plusieurs de ses proches ont été tués.
Selon l’opposant, l’attaque a été menée par des hommes de l’armée tchadienne, plus précisément par une unité de la garde présidentielle dirigée par le fils du président Idriss Déby. Une affirmation que confirment des membres de la Convention tchadienne des droits de l’homme qui se sont rendus sur place.
« A 5h du matin, ils ont attaqué mon domicile, raconte l’opposant. Les gens de la garde rapprochée du président… Ils ont tué ma mère, mon fils et trois de mes parents. »
Fusillade à la résidence d’un opposant à Ndjamena
Yaya Dillo, ancien chef rebelle, un temps rallié au président Idriss Déby, a déposé un dossier de candidature en vue de l’élection présidentielle du mois d’avril. Également ancien ministre, proche parent du chef de l’État et originaire de la même région, Yaya Dillo Djerou a été investi pour ce scrutin présidentiel par le Parti socialiste sans frontières. « L’objectif, c’est de m’assassiner ! », nous assurait-il ce dimanche matin.
Le gouvernement plaide la légitime défense
Un récit contesté par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement que nous avons pu joindre par téléphone. Selon Cherif Mahamat Zène, c’est la police qui s’est présentée au domicile de Yaya Dillo, afin d’exécuter deux mandats d’amener devant la justice. « Il ne s’agit pas d’une attaque armée du domicile d’un opposant, mais d’un refus (de sa part) de répondre à deux mandats judiciaires ». Des convocations judiciaires sur lesquelles le ministre refuse de donner les détails
Selon Cherif Mahamat Zène, les forces de l’ordre ont tenté d’arrêter Yaya Dillo ce matin et, ayant essuyé des tirs à leur arrivée, elles « n’ont eu autre choix que de riposter ». Le ministre fait état de deux morts et de cinq blessés dont trois policiers. Tout en disant regretter qu’on en soit arrivé là, le gouvernement condamne ce qu’il qualifie de rébellion armée et évoque « une tentative bien planifiée de déstabilisation de l’État ».
Les forces de défense et de sécurité, en intervenant ce matin, pour l’exécution de ces deux mandats, ayant essuyé des tirs d’armes provenant du domicile où il s’est retranché, n’ont pas eu d’autre choix que de riposter en légitime défense.
Chérif Mahamat Zène, ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Ce dimanche soir, la résidence de Yaya Dillo est toujours encerclée par les forces de l’ordre. L’opposant et candidat à la présidentielle est désormais injoignable. Selon nos informations, des sages de la communauté ont été sollicités pour une médiation. Une première tentative de discussion à l’initiative des forces de sécurité a échoué à la mi-journée.
Source : Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée