A Paris où il séjourne depuis hier soir, le président togolais a prévu de nombreuses rencontres, notamment économiques, avec des investisseurs français. Arnaud Grison (Vinci Energies), Jean Michel Guéllaud, Nicolas Dufourc (BPI) ou encore Momar Nguéyé (Comité Afrique Medef) feront le détour à Bristol, à quelques pas de l’Élysée avant l’ultime audience avec Macron. Le tête-à-tête sera suivi d’une séance de travail avec 3 collaborateurs de chaque côté. Pour l’heure, l’identité des « acolytes » du président togolais est inconnue.
Le séjour sera essentiellement économique et sécuritaire. Le président togolais en a d’ailleurs donné le ton en multipliant des rencontres tous azimuts avec des investisseurs français. Ce qui fait dire à certains observateurs que l’un des principaux objectifs de cette audience est de donner aux hommes d’affaires français « leur part du gâteau togolais« . Aujourd’hui, de Christopher Guérin au président de Sogea Satom, Jean-Michel Guélaud, plusieurs hommes d’affaires ont été (ou seront) reçus, hôtel Bristol. Leader français des infrastructures routières, Sogea Satom lorgne les marchés de routes au Togo, un espace bien occupé par le burkinabé Ebomaf dont le directeur général a mis à disposition l’avion Airbus 319 qui a ramené la le chef de l’État à Paris. Pour cette première visite d’amitié, une forte délégation d’au moins 6 ministres et divers membres de cabinet est arrivée dans la capitale française.
Les meneurs de l’économie française font la queue
Le président togolais devrait continuer ses rencontres jeudi avant l’audience de Macron vendredi à la mi-journée. Mais en attendant, la priorité est aux opérateurs économiques. Alors que le Bénin et le Togo ont liquidé la Communauté électrique du Bénin (Ceb) qui gérait l’énergie pour les deux pays, à la demande ferme de Patrice Talon, Faure Gnassingbé fait de l’énergie une urgence. Mais au-delà de Arnaud Grison de Vinci Energies, Nicolas Dufourc évoquera des financements de projets alors que Thierry Deau est venu soumettre un projet d’autoroutes. Le président de Meridiam fait de la prospection en Afrique de l’ouest. Le président se déplacera aussi, d’abord à l’Elysée mais aussi pour un entretien avec Jean-Yves Ledrian qui a été, avec Robert Dussey, son homologue togolais, l’un des deux artisans de cette visite. Le président togolais recevra aussi Lionel Zinsou, l’économiste béninois ou encore le député macroniste Anato, originaire du Togo. Remy Rioux, patron de l’Agence française de développement (Afd) à qui 1h30 sera consacrée est l’une des personnes les plus attendues par Faure Gnassingbé qui semble bien satisfait de cette visite.
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Cina Lawson (économie numérique), Sandra Johnson (Secrétaire générale de la présidence), Gilbert Bawara (fonction publique), Robert Dussey (Affaire étrangères) mais aussi le ministres de l’économie, Sani Yaya. Puisque les questions de sécurité sont à l’ordre du jour, Yark Damehane est arrivé ce matin de Lomé ainsi que le protocole qui était absent hier. Ce qui a fait de Calixte Madjoulba, ambassadeur à Paris, le chef d’accueil qui a réparti président et ministres dans leurs chambres d’hôtel. Toute cette première journée a connu de nombreuses audiences avant la déjeuner auquel le président togolais a convié plusieurs de ses ministres. L’agenda, bien chargé, devrait continuer son cours demain. A l’hôtel Elysée, avenue Wagram, l’autre partie de la délégation à qui il faut quelques minutes pour rejoindre Bristol. Le choix d’un hôtel aussi sécurisé et en périmètre de sécurité de l’Elysée peut se justifier par la peur d’être dérangé par des manifestations de la diaspora togolaise, prise de court. Evoqué en amont, les réservations de Shangri-La hôtel ne serviront à rien, Bristol ayant emporté
La France est contre la candidature de Goïta à la présidentielle
Le Mali a été l’élément déclencheur de ce voyage. Faure Gnassingbé s’est imposé comme celui qui en a le contrôle et l’influence, ce qui en fait un interlocuteur privilégié pour Emmanuel Macron. Au-delà des questions sécuritaires, qui justifient en partie cette audience, la candidature du colonel Assimi Goïta sera évoquée d’autant que Paris ne souhaite pas que le vice-président de la transition soit candidat pour la prochaine présidentielle. Une position qui semble partagée par le Togo. La question sécuritaire sera aussi abordée. Pour le président togolais, il s’agit d’une revanche d’autant qu’il était le dernier dirigeant du pré-carré français à être reçu, 4 ans après l’arrivée au pouvoir de Macron.
Arrivé au pouvoir à la mort de son feu père en 2005, Faure Gnassingbé a brigué récemment un 4e et controversé mandat. Il pourrait se maintenir jusqu’en 2030, à la tête de ce petit État de l’Afrique de l’ouest dont l’essentiel des ressources minières, le phosphate notamment, a été bradé par une gestion au pifomètre.
Max-Savi Carmel, Afrika Stratégies France