En dépit de bonnes performances sur le papier, l’économie du Togo est loin de profiter à tous les Togolais.
Le Togo enregistre depuis quelque temps de bonnes performances sur le plan économique et notamment pour ce qui concerne l’assainissement des finances publiques. Mais les problèmes de pauvreté persistent, notamment dans les zones rurales.
Des réformes qui boostent la croissance
Les réformes engagées au Togo commencent à porter leurs fruits. Après une baisse de la croissance enregistrée en 2013 en raison des tensions politiques, l’économie togolaise est repartie à la hausse et le pays est sorti du risque de déflation.
Le dernier rapport Doing business 2020 de la Banque mondiale constate ainsi que parmi les dix économies qui se sont le plus améliorées, deux pays africains sont cités : le Nigeria et le Togo.
L’économie togolaise parvient par ailleurs à respecter les critères de convergence de la Cédéao, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
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L’économiste togolais Kako Nubukpo explique que « la Cédéao a mis en place six critères de convergence essentiellement autour de la bonne gestion macroéconomique. Le Togo a fait beaucoup d’efforts dans ce sens. Il y a un critère sur lequel le Togo est performant et où les autres pays sont disqualifiés : c’est le ratio déficit budgétaire sur PIB. Le Togo a un déficit de 3%.Les autres sont deux fois plus élevés, autour de 6%. »
La réduction de la dette comme priorité
Pour Sandra Ablamba Johnson, ministre déléguée et conseillère du président de la République en charge du climat des affaires, la réduction de la dette publique reste la priorité du gouvernement.
« L’assainissement du cadre macro-économique qui touche, naturellement, tout ce qui concerne la dette publique, la dette privée, le déficit budgétaire, l’inflation, la mobilisation des ressources et j’en passe. Un programme bien huilé a été mis en œuvre en collaboration avec le Fonds monétaire international qui a tenu à féliciter le Togo tout récemment. »
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Une population qui reste pauvre
Cette amélioration des critères macroéconomiques ne parvient pas à dissimuler le fait que la richesse par habitant, 660 dollars en 2018, est plus de deux fois inférieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne.
Enfin, près d’une personne sur deux continue de vivre en dessous du seuil de pauvreté, soit 1,90 dollars par jour.
Pour Emmanuel Sogadji, de la Ligue togolaise des consommateurs, « la pauvreté au Togo reste inquiétante. C’est difficile que les gens arrivent à subvenir à leurs besoins quotidiens. La situation n’a guère changé et pire, on constate qu’elle est en train de se détériorer. Il faudrait que les autorités, nos dirigeants, puissent en prendre conscience. »
Selon Emmanuel Sogadji, seule une répartition équitable des richesses du pays permettra aux Togolais de sortir de la pauvreté.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée