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Le Français entraînait l’équipe nationale depuis décembre 2018. Il quitte ses fonctions sur un bon bilan : la Tunisie fût demi-finaliste de la CAN. En huit ans, le pays a connu dix sélectionneurs.
Il suffisait d’évoquer hier le nom du sélectionneur des Aigles de Carthage pour récolter autant d’opinions qu’il y’a de citoyens. Habib, journaliste, la cinquantaine, « la Tunisie est partagée entre la Fédération, les joueurs et les médias, ça laisse peu de place au coach ». Anouar, chauffeur, a un avis plus tranché : « Il nous faut quelqu’un capable de ruser avec la presse, de négocier avec les joueurs, d’instaurer une discipline. » Et de citer une alliance entre Faouzi Benzarti, le prédécesseur de l’ex-girondin, et de Nabil Maâloul, deux fois sélectionneurs (février-septembre 2013, avril 2017-juillet 2018). Apparemment, Alain Giresse, 67 ans, n’avait pas toutes les subtilités requises pour dépasser le cap du neuvième mois avec le dossard de sélectionneur. Le communiqué de la Fédération tunisienne précise que la décision a été prise d’un « commun accord ».
Demi-finaliste de la CAN
En moins de huit mois, nommé en décembre, CAN au mois de juillet, le bonhomme peut partir la tête haute. Il a hissé la Tunisie en demi-finale de la CAN. Malgré quelques matches tragiques : sur quatre buts encaissés, les Aigles en ont mis trois contre leur camp. Dès le premier match de la compétition, les critiques journalistiques se sont abattues sur ses épaules. Ce fin connaisseur du football africain a entraîné le Mali à deux reprises, le Gabon et le Sénégal. Équipe contre laquelle le onze tunisien a perdu en demi-finale. Au coup de sifflet final, Giresse a chaleureusement félicité les Lions. Élégant et humain. Cette position dans l’avant-dernier tableau de la compétition lui a valu des critiques alors qu’ils étaient peu à imaginer une présence aussi élevée dans la compétition. Giresse succombe à un symptôme très tunisien : la valse des entraîneurs.
Dix sélectionneurs en huit ans
La valse des entraîneurs est une spécialité au Maghreb. Joueurs, supporteurs, médias nationaux forment un trio de tous les dangers pour celui qui a la responsabilité de coacher les Aigles. Depuis 2011, année de l’avènement de la démocratie, le poste a changé dix fois de titulaire. Huit hommes se sont succédé à ce poste, dont deux à deux reprises : Benzarti et Maâloul. Total : dix changements en huit ans. Alain Giresse n’était pas le sélectionneur le mieux payé du continent africain : 25 000 euros par mois contre 108 000 pour Javier Aguirre, qui coache l’équipe égyptienne, 112 000 pour Halilhodzic, futur entraîneur des Marocains.
15 septembre, annonce du successeur d’Alain Giresse
La valse des entraîneurs provoque une valse des prétendants. On murmure que plusieurs Français seraient en lice pour ce siège éjectable. « Nous pratiquons un football à la française », indique Kamel à qui le statut de marchand de fruits et légumes confère une expertise naturelle. Comme aux autres onze millions de Tunisiens. Tous sélectionneurs ! Réponse le 15 septembre. Date qui coïncide avec le premier tour de l’élection présidentielle anticipée.
Source: Le Point Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée