L’ambassadeur tunisien à l’ONU Moncef Baati a été rappelé en urgence à Tunis où il devrait être mis fin à ses fonctions. Des sources diplomatiques évoquent un lien entre son départ et le projet palestinien de résolution condamnant le plan de paix américain, a-t-on appris jeudi.
« Il y a des informations selon lesquelles il est licencié », a indiqué l’une de ces sources. « Il a été rappelé à Tunis pour mettre fin à ses fonctions », a confirmé une autre source s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Il aurait été plus loin que n’aurait voulu son président sur le dossier du Proche-Orient en apportant trop de soutien aux Palestiniens, au risque d’altérer la relation entre la Tunisie et les États-Unis, croit savoir une autre source diplomatique.
Son départ a été fait en urgence et il n’a pas assisté jeudi à la rencontre organisée par les Etats-Unis entre Jared Kushner, artisan du plan de paix américain, et le Conseil de sécurité.
La Tunisie, avec Moncef Baati, siège depuis le 1er janvier et pour deux ans au Conseil de sécurité où il représente les pays arabes.
Rendez-vous au sommet de l’UA
Depuis l’annonce du plan de paix américain pour le Proche-Orient le 28 janvier, le président palestinien Mahmoud Abbas multiplie les initiatives diplomatiques pour rallier les oppositions à ce projet.
Après avoir reçu un soutien de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, Mahmoud Abbas a prévu de se rendre à un sommet de l’Union africaine qui se tient dimanche et lundi avant d’aller mardi devant le Conseil de sécurité.
Les Palestiniens veulent à cette occasion soumettre à un vote du Conseil un projet de résolution dénonçant le plan américain. Mardi, ils avaient fait remettre au Conseil de sécurité par la Tunisie et l’Indonésie un premier projet de texte, objet de discussions jeudi entre les quinze membres de l’instance, selon des diplomates.
Diplomate de carrière chevronné et apprécié de ses homologues, Moncef Baati était retraité lorsqu’il lui a été demandé en 2019 de reprendre du service pour devenir ambassadeur à l’ONU pour les deux ans de présence de ce pays au Conseil de sécurité. Pendant sa retraite, il était resté très actif dans les milieux diplomatiques comme président de l’Association Tunisie ONU.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée