Double attentat à Tunis, santé de Béji Caïd Essebsi, futures élections, tensions politiques, bilan de la révolution… Rached Ghannouchi, le président du parti Ennahdha, s’est confié à Jeune Afrique dans une interview exclusive.
Apprécié ou critiqué, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a fait de son parti un élément incontournable du paysage politique tunisien depuis 2011. En pleine tempête politique, il maintient, à 77 ans, le cap d’une formation islamiste qui est omniprésente dans les arcanes du pouvoir sans pour autant être totalement aux commandes.
De fait, elle est le premier groupe à l’Assemblée. Certains peinent aujourd’hui à croire à l’évolution du discours du leader d’Ennahdha, qui ne fait plus mention de l’islam politique. Mais il n’en demeure pas moins qu’il considère qu’ « Ennahdha est dans l’ADN des Tunisiens », une sorte de repère dans la confusion politique ambiante. Il conteste ainsi les résultats de sondages qui donnent Ennahdha en net recul.
Consensus pour l’alliance gouvernementale
Sans éluder aucune question durant son entretien à Jeune Afrique, Rached Ghannouchi, dans les starting-blocks électoraux, modère la portée des tensions politiques et impute le malaise tunisien aux défaillances économiques.
Au fil du temps, et de la pratique du pouvoir, le propos de Rached Ghannouchi s’est redéployé et recentré sur les attentes d’une société moderne mais au socle conservateur. Il met au cœur du système la famille, s’attache au principe de consensus, moteur de l’alliance gouvernementale, à la démocratie, à la souveraineté du pays.
Outre l’analyse qu’il nous livre sur l’évolution de la transition tunisienne, il réagit évidemment aux attentats du 27 juin comme à l’inquiétude sur l’état de santé du président Béji Caïd Essebsi.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée