La campagne mondiale des 16 jours d’action contre les violences basées sur le genre débute ce jeudi, Journée pour l’élimination des violences faites aux femmes. En Afrique du Sud, où le niveau de violence est de manière générale très fort, le taux de féminicides est près de cinq fois plus élevé que dans le reste du monde, selon les chiffres les plus récents de l’ONU, le pays se classant en haut de l’échelle mondiale en termes de violences faites aux femmes. Un phénomène que le gouvernement ne parvient pas à enrayer.
Il s’agit pourtant d’une des promesses répétées du président Cyril Ramaphosa, pour qui les violences faites aux femmes sont la « deuxième pandémie du pays ». Un grand plan national a d’ailleurs été lancé depuis 2018, financé à hauteur d’un milliard d’euros pour les trois prochaines années, avec l’accent mis notamment sur le renforcement des moyens judiciaires.
Il est difficile de mesurer exactement l’évolution de la situation, puisque les différents confinements ont faussé les chiffres officiels. Mais elle reste « très préoccupante » selon le ministre de la Police, alors que par exemple près de 10 000 viols ont été enregistrés sur les trois derniers mois.
Et selon la société civile et les experts de l’ONU, les politiques du gouvernement sont bien trop lentes pour répondre à l’urgence de la crise : les affaires judiciaires prennent encore trop de temps avant d’être traitées, et les victimes peinent à obtenir une protection. Sans compter que les refuges qui pourraient temporairement les héberger manquent cruellement de financements.
Certaines organisations appellent par ailleurs à enclencher le dialogue avec les hommes du pays, pour pouvoir un jour observer un changement de comportements et de mentalités.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée