Les victimes et familles de victimes des massacres du début des années 1980 enfin entendues. Dans un communiqué faisant suite à de nouvelles discussions avec des leaders traditionnels, le gouvernement zimbabwéen a déclaré que des victimes pourraient être exhumées et enterrées dignement selon la coutume. Il s’agissait d’une promesse du président qui datait de 2019.
Cette annonce est un geste fort des autorités attendu depuis bientôt quarante ans par les victimes et leurs familles des massacres commis entre 1983 et 1984. Considérés comme des dissidents, environ 20 000 civils avait été tués dans la région du Matabeleland dans le sud-ouest du pays. L’opération avait été baptisée « Gukurahundi » – ce qui signifie « séparer le bon grain de l’ivraie ».
L’actuel président, Emmerson Mnangagwa était ministre de la Santé à l’époque des faits. Il aurait été l’un des principaux artisans de cette répression sanglante. Il y a quelques années, il qualifiait cet épisode de « tâche » dans l’histoire du pays, sans pour autant s’excuser.
Selon un communiqué du gouvernement, la question des exhumations et les ré-inhumations, devra être résolue au « cas par cas et selon la coutume ». Ces sont les leaders traditionnels qui seront en charge de guider les cérémonies. L’aide aux victimes et à leur famille sera elle aussi étudiée au cas par cas, ajoutent les autorités.
Parmi les revendication des représentants des victimes : l’obtention d’une retraite, la gratuité de l’éducation ou encore la mise en place d’une protection sociale.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée